Les nouveaux PC Windows basées sur l’architecture ARM équipés de fonctionnalités d’intelligence artificielle, comme ceux de la gamme Copilot+, se révèlent incompatibles avec de nombreux jeux vidéo populaires.
Lancée au printemps par Microsoft et ses partenaires, la gamme Copilot+ inclut des fonctionnalités IA avancées, telles que la génération d’images et de vidéos. Cependant, ces nouveaux ordinateurs se distinguent par un changement majeur sous le capot : ils sont alimentés par des puces Qualcomm basées sur l’architecture ARM, plutôt que les traditionnelles puces Intel qui dominent le marché des PC Windows depuis près de 40 ans.
La majorité des jeux vidéo sur PC, notamment les titres multijoueurs les plus populaires, sont conçus pour fonctionner sur l’architecture x86 d’Intel, devenue la norme au fil des décennies. Pour faire tourner ces jeux sur les PC équipés de puces Qualcomm-ARM, une couche logicielle doit traduire le langage d’Intel vers celui d’ARM, un processus qui, selon les experts, n’est pas parfait et peut causer des bogues, des erreurs ou rendre certains jeux incompatibles.
Le problème est loin d’être isolé. James McWhirter, analyste chez Omdia, révèle que plus de 1 300 jeux PC ont été testés sur ces nouveaux PC ARM de Microsoft, et seulement la moitié d’entre eux fonctionnent sans problème. De nombreux autres titres moins connus n’ont même pas été testés.
Henry Chang, analyste chez Digitimes, souligne que les joueurs représentent une part significative du marché des PC, représentant environ 15 % des utilisateurs de portables et des milliards de dollars de chiffre d’affaires.
Microsoft a reconnu que certains jeux, en particulier ceux nécessitant des graphismes intensifs, ne seront pas jouables sur les PC Copilot+. La société a déclaré qu’elle s’efforçait d’offrir une « expérience de jeu de qualité », tout en recommandant aux joueurs souhaitant des performances de jeu optimales de se tourner vers des PC plus adaptés.
Qualcomm a fait écho à cette déclaration, précisant que ses puces ne sont pas encore optimisées pour les jeux, mais qu’elle collaborait avec des partenaires pour améliorer la compatibilité. Certains jeux, comme « Baldur’s Gate 3 », fonctionnent déjà sans besoin de traduction, mais Cristiano Amon, PDG de Qualcomm, n’a consacré que peu de temps aux jeux vidéo lors d’un événement industriel.
Un problème récurrent réside dans les logiciels de protection contre la triche (DRM) intégrés dans certains jeux, qui peuvent empêcher le bon fonctionnement sur l’architecture ARM, même si le jeu lui-même est compatible. Qualcomm a indiqué qu’elle collaborait avec les éditeurs de logiciels anti-triche, et Epic Games, l’éditeur de Fortnite, a confirmé être en discussion avec Qualcomm.
Selon les analystes, une simple mise à jour logicielle ne suffira pas à résoudre le problème en raison de la structure même des puces Qualcomm-ARM actuelles.
Intel à la rescousse des gamers ?
Intel prévoit de lancer ses propres puces pour PC avec les fonctions Copilot+ AI en septembre. À ce moment-là, les joueurs auront l’option d’éviter ces limitations en optant pour des modèles alimentés par Intel, qui devraient se généraliser l’année prochaine.